Adriana Lara

12 MARS – 7 MAI 2016
Vernissage le 12 mars à 18h.

Français

«Eggsplotion» : néologisme nettement identifiable, ce terme n’en reste pas moins énigmatique. Alors, qu’entendons-nous par eggsplotion ? Le résultat d’un simple phénomène physique, la représentation d’un certain réconfort culinaire lié au recours à l’abondance énergétique. Derrière ce titre, apparaissent de nouvelles œuvres issues de différentes réflexions, lieux et collaborations. Théorie, technologie, humanité, et nourriture se partagent l’espace dans un processus accidentel.

Ainsi, «Dinner for 1», une expérience développée avec l’aide du restaurant parisien «Sauvage», incarnera une vision contemporaire et même futuriste de la nourriture comme point de départ de l’exposition. Seront également présentées de nouvelles «Interesting Theories», basées sur un système établi depuis 2010 par l’artiste, et dont la particularité est de générer continuellement des formes associées à une nouvelle production de connaissances. Leurs émergences sont ainsi devenues tant chroniques que multiples et présentent une large variété de formes. Ces écrans symptomatiques d’une éternelle re-contextualisation possible deviennent en quelque sorte des «schémas-témoins» au principe hautement réflexif puisque leurs sujets n’est autre qu’eux-mêmes !

Vous l’aurez compris, il sera ici question de théories mais aussi de technologies. Et notamment, via une vidéo montrant les graphiques en mouvements d’un software populaire « Live » utilisé par le compositeur et producteur Emilio Acevedo, figure établie de la musique électronique à Mexico depuis une vingtaine d’année. La musique sera avant tout abordée et utilisée par Adriana Lara en tant que domaine visuel dépictant une large variété de couleurs, espaces et lignes. Le morceau de cette installation est une chanson de danse, comme tout produit de « Pop Music » : un mix de références culturelles, un sandwich de sons à partir duquel nous sommes tout de même en mesure de visualiser ses différentes calques. Une espèce de ready-made audiovisuel projeté sur un écran incurvé qui souligne sa qualité cyclique. Wild, Animal, Disco, Deviant, sont des mots aléatoirement utilisés pour composer ce morceau, prononcés par une voix digitale en anglais et doté d’un répertoire de sons génériques particulièrement entêtants, il en résulte un joyeux tube multiculturel dont les sources sont difficilement identifiables.

Il y aura également le réalisme nouveau des «Hanger (Hunger) Sculptures» dont le titre reprends le jeu de mots d’«hombre hambre» d’Esteban Valdés, cet assemblement évoque l’usage tant basique que précaire d’un simple objet extrait du quotidien, commençant par là même une nouvelle vie dans cette sorte d’astérisme et dont l’aspect anthropomorphique disparaît à travers sa surabondance et cet enchevêtrement d’objets devenant pur phénomène, et ce n’est pas tout, puisque dans l’explosive contingence d’ «Eggsplotion» apparaîtront aussi de toutes nouvelles œuvres…

English

“Eggsplotion”: easy to grasp as neologisms go, but enigmatic nonetheless. So what do we mean by eggsplotion? The outcome of a straightforward physical phenomenon, the representation of some kind of culinary reassurance rooted in recourse to energy profusion. From behind this title emerge new artworks produced by different ideas, places and modes of collaboration. Theory, technology, mankind and food are brought together in the exhibition space by some accidental process.

“Dinner for 1”, for example, is an experiment carried out by the help of parisian restaurant “Sauvage”; as the embodiment of a contemporary, not to say futuristic vision of food, it forms the exhibition’s starting point. Also on show are Adriana Lara’s latest Interesting Theories, based on a system she developed in 2010: continuously generated shapes associated with fresh production of knowledge function as both chronicles and multiples in a wide variety of forms. Symptomatic of the possibility of eternal recontextualisation, these screens have become what might be called “sample diagrams”; their underlying principle is extremely reflexive, their subjects being none other than themselves!

Clearly, then, theory looms large – but so does technology. In particular in a video showing the moving graphs of the popular Live software used by composer/producer Emilio Acevedo, a fixture on the Mexico City electronic music scene for the last twenty years. Here music is mainly used by Adriana Lara as a visual field for quite a range of colours, spaces and lines. The song used for this installation is a dance piece like any other pop music product: a mix of cultural references sort of sound sandwich whose different layers we can nonetheless readily visualise. A kind of audiovisual readymade projected onto a curved screen that underscores its cyclical character. Spoken in English by a digitised voice, the words Wild, Animal, Disco, Deviant are some of the random components of the composition, backed up by a repertoire of especially heady generic sounds; the upshot being a light-hearted multicultural hit who sources are elusive.

There is also the new realism of Hanger (Hunger) Sculptures, whose punning title is borrowed from Esteban Valdés’s hombre hombre: this assemblage typifies the basic if precarious use of a simple object lifted from the everyday to trigger a new life as a sort of asterism vanishing its anthropomorphic quality via its sheer supera- bundance, the entanglement of objects then becomes pure phenomenon – but that isn’t all because out of the explosive contingency of “Eggsplotion” other new works will appear…

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