War Pickles II
Exposition du 19 septembre au 31 octobre, 2014.

fr/en

WAR PICKLES, 19 Mai - 3 Août 2013

Air de Paris est heureuse de présenter War Pickles II

Bill Hayden
Sam Pulitzer
Antek Walczak

Sur une proposition de Eva Svennung

War Pickles II est une exposition amusante, emplie de guerre et de condiments, que chacun pourra assurément comprendre et apprécier en toute liberté, sans années d’études supérieures ni un sens du goût particulièrement recherché. De l'art qui vous assaille les papilles et vous donne un coup aux tripes, pour finir avec un beau rot de soulagement.

Commençons par tâter le terrain du déséquilibre psychique entre le marché et l'économie, termes implantés dans nos esprits comme s'ils s'opposaient, alors qu'ils fonctionnent selon les lois les plus subtiles d'une sournoise dialectique. Le marché est un endroit réel, celui du sale boulot, où nous retroussons les manches et nous livrons à des activités humaines – tout comme notre visite régulière aux lieux d'aisance – mais en public et avec de bonnes manières. Nous sommes toujours sur nos gardes quant à la façon dont nous apparaissons sur le marché, ou comment nous avouons notre fréquentation de cet impitoyable démon matérialiste du quotidien. Cela ne vous arrive pas seulement en pleine figure, cela la déforme durablement – rides, plis, froncements, sourires rigides qui accueillent les clients dans les pharmacies comme les boulangeries. L'argent est le pur symbole qui masque le dur labeur. Oh, mais l'économie est impalpable, ses lubies affectent le système entier et sont trop complexes pour que les mortels puissent les démêler. Il suffit de dire que l'économie, à l’échelle de l’équilibre cosmique, illumine la terre ou la désapprouve. Comme la foi, elle répand sa parole et ses promesses – grâce à un serviteur bossu qui s’appelle marché – avec une idéologie suffisamment forte pour conquérir et gouverner, qui s'étend à tous les domaines. Il y a des économies esthétiques, des économies du sexe, des économies de déplacement, et même des économies de la folie. On peut donc dire que l'économie est la folie la plus perverse de la métaphysique, un ange exterminateur né des cendres d'un dieu mort et plein de ressentiment.

Tout matérialisme dépourvu d'élément subjectif est clairement cinglé. Matériau versus matérialisme. War Pickles ne pourra jamais mettre en avant l'expression ou le concept comme matériau de l'art car tout ce qui compte dans les condiments, ce sont les ingrédients. Le concept consiste moins à brouiller les frontières qu'à sauter par-dessus les tranchées en chargeant l'ennemi. Qu'est-ce qu'un bocal de cornichons peut dire aujourd'hui? Que disait-il avant? Peut-il en dire plus lorsqu'il s’expose dans une galerie d'art que lorsqu'il chante dans une comédie musicale de Broadway? War Pickles ne comprend pas la question.

Il faut être cinglé pour confondre matériaux et ingrédients. Il ne suffit pas à War Pickles II d’observer passivement les données du quotidien (la technologie, la biorobotique charneuse, l'organique et le modifié), ni de les représenter ou les méditer. War Pickles II veut véritablement toucher la marchandise, lui prêter affects et sentiments (si possible), faire pleurer les choses/objets, les faire rougir, les faire rire et s'inquiéter de l'avenir.

Traduction : Mirabelle Ordinaire

War Pickles at House of Gaga

Bill Hayden, Sam Pulitzer, Antek Walczak
Vues de l'exposition "War Pickles II", Air de Paris, Paris.
2014
Photo Marc Domage
Courtesy Air de Paris, Paris.


War Pickles II
Exhibition from September 19 to October 31, 2014

fr/en

WAR PICKLES, May 19 - August 3, 2013

Air de Paris is pleased to present War Pickles II

Bill Hayden
Sam Pulitzer
Antek Walczak

Cur. Eva Svennung

War Pickles II is a fun exhibition full of pickles and war that anyone will surely understand and enjoy freely, without years of advanced education or careful definition of taste. As art, it smacks the palette and hits you in the gut, culminating in a fine relieving burp.

Let us begin by testing the waters of the psychic imbalance between the market and the economy, terms implanted in the mind oppositionally, yet functioning according to the most sublte laws of sneaky dialectics. The market is an actual place, a site of dirty work, where we roll up our sleeves and do human business, like our daily rhythmic trips to the commode, but in public with social graces. We are constantly on guard about how to appear or admit our attendance at the market because it is the unforgiving materialistic demon of the everyday. It’s not only up in your face but contorting it lastingly - wrinkles, creases, frowns, the rigid smiles greeting customers in pharmacies and bakeries. Money is the pure symbol covering up all that toil. Ah but the economy is ethereal, encompassing system-wide whims too intricate for mortals to fathom. It’s enough to say that the economy either smiles or frowns upon the earth with its scales of cosmic balance. As a faith it spreads its word and promises–enabled by a hunchbacked servant named market–with an ideology strong enough to conquer and govern, extending in every domain. Among others, there are aesthetic economies, sexual ones, economies of physical motion, and even those for madness. Thus we might say that economy is the most perverse folly of metaphysics, an exterminating angel born from the ashes of a resentful dead god.

Any materialism without the subjective element is clearly bonkers. Materials vs materialism. War Pickles cannot go overboard about foregrounding the material of art as expression or concept because pickles are all about the ingredients. The concept is less about lines to blur than trenches to leap over while charging the enemy. What does a jar of pickles have to say today? What did it say before? Can it say more when it sits in an art gallery than it can by singing in a Broadway musical? War pickles doesn’t understand the question here.

To conflate materials and ingredients is bonkers. Not satisfied to passively observe and represent or reflect the givens of the everyday (technology, biorobotic fleshiness, the organic and modified), War Pickles II acutally wants to touch the merchandise, lend it feeling and affects (if possible), to make things/objects cry, blush, laugh, and worry about the future.

War Pickles at House of Gaga

Bill Hayden, Sam Pulitzer, Antek Walczak
Exhibition views "War Pickles II", Air de Paris, Paris.
2014
Photo Marc Domage
Courtesy Air de Paris, Paris.

Bar Portaits

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Bar Portraits : California - Allen Ruppersburg: Vesuvio Cafe, San Francisco, 1999

Bar Portraits : California est un cycle de trois expositions présenté dans la vitrine d’Air de Paris de septembre à décembre 2014. Raul Guerrero réunit à cette occasion trois peintures récentes réalisées à partir de photographies de ses amis prises dans des bars de la Californie du Sud (principalement Los Angeles et Santa Monica) et des photos de ces mêmes lieux. Parmi ses amitiés artistiques, le visiteur peut re-découvrir Allen Ruppersberg, Guy De Cointet et Ed Kienholz. Le premier volet intitulé Allen Ruppersberg : Vesuvio Cafe, San Francisco, 1999 est organisé en même temps que l’exposition des multiples d’Allen Ruppersberg à mfc-Michele Didier, Paris. À l’occasion de la nuit des galeries pendant la FIAC et dans le cadre du deuxième volet Guy de Cointet: Glens of Antrim, Santa Monica, 1978, Air de Paris est très heureuse d’annoncer la présentation de la performance de Guy de Cointet « I LIKE YOUR SHIRT » (1980-re-création 2014), le 24 Octobre entre 18h et 21h.

Raul Guerrero est né en 1945 à Brawley en Californie et réside actuellement à San Diego. Il a bénéficié d’expositions dans de nombreux musées à travers la Californie et enseigne également au Département des arts visuels de l'Université de Californie, San Diego. Ses œuvres font partie de prestigieuses collections publiques américaines tels que le Museum of Modern Art, New York, NY, Los Angeles County Museum of Art, Los Angeles, CA, Museum of Contemporary Art San Diego, La Jolla, CA.

Raul Guerrero
Vues de l'exposition "Bar portraits", Air de Paris, Paris.
2014
Photo Marc Domage
Courtesy Air de Paris, Paris.

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Bar Portaits

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Bar Portraits : California - Allen Ruppersburg: Vesuvio Cafe, San Francisco, 1999

Bar Portraits: California is a cycle of 3 shows in Air de Paris’ window from September to December 2014. On this occasion, Raul Guerrero presents three new paintings based on photos of his friends shot in Southern California’s bars (mostly Los Angeles and Santa Monica) and pictures of these same places. Among his artistic friendships, the visitor can re-discover Allen Ruppersberg, Guy De Cointet and Ed Kienholz. The first part titled Allen Ruppersberg: Vesuvio Cafe, San Francisco, 1999 will be on the same time of Allen Ruppersberg’s exhibition of multiples at mfc-Michele Didier, Paris. On the occasion of the galleries’ night during FIAC and in frame of the second part: Guy de Cointet: Glens of Antrim, Santa Monica, 1978, Air de Paris is very pleased to announce the presentation of « I LIKE YOUR SHIRT » by Guy de Cointet (1980-re-staged 2014) on October 24th from 6 to 9 pm.

Raul Guerrero was born in 1945 in Brawley California, he lives in San Diego. He has exhibited in numerous museums throughout California, he is currently a lecturer in the Department of Visual Arts at the University of California, San Diego. His artworks are part of prestigious american public collections such as Museum of Modern Art, New York, NY, Los Angeles County Museum of Art, Los Angeles, CA, Museum of Contemporary Art San Diego, La Jolla, CA.

Raul Guerrero
Exhibition views "Bar portraits", Air de Paris, Paris.
2014
Photo Marc Domage
Courtesy Air de Paris, Paris.

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