Monica Majoli
Black Mirror /1
20 nov. - 18 déc. 2010

fr/uk

Black Mirror (Amy 3), 2010
Série Black Mirror
crayons de couleur sur papier noir, 29,5 x 34,7 cm
cadre 32,5 x 37,8 cm
Edition 1/1


Air de Paris est heureuse d'annoncer la troisième exposition personnelle de Monica Majoli.

Monica Majoli est une artiste culte. Elle produit peu, voire très peu d'œuvres. Elle travaille par séries, pour lesquelles elle met au point des techniques spécifiques. Elle s'est fait connaître au début des années 90 avec une série de peintures à l'huile de petits formats, représentant des scènes homocore ou des détails de son propre corps (une griffure sur un poignet, la nuque dégagée de cheveux...). Plusieurs mois étaient nécessaires à la réalisation de ces ouvrages minutieux, peints suivant une technique à la Rubens, par l'application de multiples couches de liant et de couleur qui peu à peu font naître la profondeur d'un motif. Ainsi son autoportrait au godemiché Untitled (round), 1993-1995, en pied, qui a nécessité deux ans de travail.

La deuxième exposition que nous avions faite avec Monica présentait des scènes moins frontalement sexuelles, gouache et aquarelle utilisées conjointement sur une même surface pour de délicates situations forestières, hommes agenouillés aux poings liés et aux visages recouverts de cagoules, sous des arbres au feuillage automnal. De formats différents, de petits jusqu'à très grands, ces dessins rendaient avec un contraste inédit des scènes sadomasochistes et rituelles dans un monde flottant et ethéré, comme la représentation des états que souhaitent atteindre les adeptes de ces pratiques. Cette période dura 10 ans.

Ce sont maintenant des portraits de femmes que Monica nous apporte de sa Californie, plans très serrés sur des profils au crayon de couleur, qui se dessinent en clair obscur sur des feuilles de papier noir. Ces portraits nocturnes sont réalisés à partir de reflets dans des miroirs noirs, qui donnent leur titre à la série. De l'aveu même de l'artiste : "La moitié d'image qui se reflète dans le miroir noir coïncide à la fois avec l'état intérieur de désir (elle représente ses partenaires de mémoire) et la crise de la croyance de du pouvoir de représentation de la peinture. Dans ces œuvres, c'est la surface elle-même qui prend en charge la dimension fétichiste, plus que l'acte représenté."

Inutile de dire qu’on se tromperait à ignorer la dimension autoréflexive de ces dessins et peintures des plus rares, qui, pour appartenir pleinement au régime de la représentation, en sont une mise en cause. Ou tout du moins une interrogation sur leurs dimensions psychologiques et affectives - fétichistes en somme. Chez elle, le moyen de représentation ne vise pas tant à faire image que révéler les pulsions qui les motivent. Il n'est pas que le motif qui chez elle soit fétiche.

Monica Majoli est née en 1963 à Los Angeles, en Californie, où elle vit et travaille. Ses œuvres sont dans les plus grandes collections américaines : Judith Rothshild Foundation, MoMA (New York), Whitney Museum of American Art (New York), The Hammer Museum (Los Angeles) et The Getty Research Institute (Los Angeles). En 2006 elle participait à la Biennale du Whitney.

Black Mirror (Amy 2), 2009
Série Black Mirror
crayons de couleur sur papier noir, 33,4 x 40 cm
cadre 37 x 30 cm
Edition 1/1


Black Mirror (Jarrett 1), 2010
Série Black Mirror
crayons de couleur sur papier noir, 50 x 43,3 cm
cadre 53 x 46,7 cm
Edition 1/1



Black Mirror (Kate 1), 2010
Série Black Mirror
crayons de couleur sur papier noir, 30,6 x 36 cm
cadre 33,5 x 39,3 cm
Edition 1/1


Black Mirror (Jarrett 2), 2009
Série Black Mirror
crayons de couleur sur papier noir, 23 x 32,3 cm
cadre 26 x 35,5 cm
Edition 1/1

Air de Paris is delighted to be hosting Monica Majoli’s third solo exhibition.

Monica Majoli is a cult artist. She produces few – very few – works. She works in series, for which she develops specific techniques. She made a name for herself in the early 1990s with a series of small oil paintings depicting homocore scenes and details of her own body, such as a scratch on her wrist or the bare nape of her neck. These minutely detailed works took several months to complete, as they were painted in a technique borrowed from Rubens, with multiple layers of binder and colour that gradually reveal the depths of the motif. Her full-length self-portrait with a dildo Untitled (round) (1993-1995), for example, took two years to complete.

Our second exhibition of Monica’s work featured scenes that were less sexually explicit, combining gouache and watercolours to create delicate forest scapes, with men kneeling beneath the autumn trees, their hands bound and their faces hidden by balaclavas. These drawings – in a variety of sizes, from small to very large – represented ritualised sadomasochistic scenes, forming a striking contrast with the floating, ethereal setting, as if representing the state that the practitioners wish to attain. This period lasted ten years.

From California, Monica now brings us portraits of women, their profiles drawn in close-up in coloured pencil, forming a chiaroscuro effect on the sheets of black paper. These incredibly polished nocturnal portraits, drawn from memory, are as much paintings as her Black Mirrors – the title of this series. As Monica herself admits, “The otherworldly half-image that is reflected by black mirror coincides with both the internal state of desire and a crisis in belief in representational painting. In these works, the surface itself holds the fetishistic power, rather than the act depicted.»

It goes without saying that it would be wrong to overlook the self-reflexive dimension of these rare and special drawings and paintings, which are fully part of figurative art, while setting out to challenge it. Or at least to question their own psychological and affective aspects – in a word, their fetishistic dimension. In the art of Monica Majoli, the figurative mode is not intended so much to represent an image as it is to uncover the urges driving imagery. Motifs are not the sole object of her fetishism.

Monica Majoli was born in 1963 in Los Angeles, California, where she lives and works. Her works have been acquired by some of the greatest American collections, including the Judith Rothschild Foundation, MoMA (New York), the Whitney Museum of American Art (New York), The Hammer Museum (Los Angeles), and The Getty Research Institute (Los Angeles). She took part in the Whitney Biennial in 2006.