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Bruno Serralongue
Histoire des avant-dernières luttes

Parmi trois expositions du 14 septembre au 21 octobre 2012
Vernissage vendredi 14 septembre 2012 de 18 h à 21 h


Bruno Serralongue, vues d'expositions Histoire des avant-dernières luttes, Air de Paris, Paris, 2012
© photo Marc Domage, courtesy Air de Paris, Paris

Pour sa nouvelle exposition personnelle chez Air de Paris, Bruno Serralongue présente une sélection de photographies issues de ses dernières séries : Sud-Soudan, 2011 (sur les cérémonies officielles organisées à l’occasion de la déclaration d’indépendance du pays), Kosovo 2009 - en cours (sur la construction d’un nouveau pays en Europe) et Florange 2012, titre de travail (sur le conflit social opposant les salariés à la direction du groupe Arcelor Mittal).
L’artiste subvertit à la fois les procédures de la photographie conceptuelle, révélant la complexité du réel plus qu’il n’en épuise les formes, ainsi qu’un certaine logique d’immatérialisation à l’œuvre dans l’art contemporain: ici c’est plutôt un mouvement inverse que Bruno Serralongue réalise, ramenant à l’ordre du visible ce qui ne serait sinon qu’effets d’annonce médiatique. Car le propos de l’artiste n’est pas juste formel ni même visuel malgré l’indéniable construction de ses images. Il porte bien, par la qualité de son regard, sur la nature historique même des événements qu’il couvre, dans la contingence d’événements qui ne valent pas juste par eux-mêmes, mais comme autant de «construction sans fins de conflits possibles par la résolution des précédents» (B.S.).
En quoi c’est bien à Siegfried Kracauer qu’il emprunte et transforme le titre de ses écrits historiques inachevés : L’Histoire – Des avant-dernières choses (Paris, Stock, 2006), tant il est vrai que ses images révèlent la forme de la complexité des choses, leur histoire : elles sont paradoxalement immatérielles en ce qu’elles renvoient à la fin sans cesse différée de l’histoire tout court.

Bruno Serralongue est né en 1968 à Châtellerault. Il vit à Paris où il travaille ainsi qu’à Genève où il enseigne à la Haute Ecole d’Art et de Design depuis 2004. Depuis les années 90, suite à ses études en histoire de l’art, à l’Ecole Nationale de la Photographie d’Arles et la Villa Arson de Nice, Bruno Serralongue développe une œuvre unique et de première importance.
Depuis 1996 ses photographies sont exposées régulièrement en France et à l’étranger, ainsi, dernièrement, au San Francisco Art Institute, San Francisco. Une série d’expositions rétrospectives ont été présentées au Wiels (Bruxelles), au Jeu de Paume ainsi qu’à la Virreina Centre de la Imatge (Barcelone). Ses œuvres sont dans de nombreuses collections privées et publiques ainsi le Musée d’Art Moderne de la ville de Paris, la Tate Modern à Londres, le Fotomuseum de Winterthur, le Musée National d’Art Moderne, centre Pompidou, Paris et la Cité Nationale de l’Histoire de l’Immigration, Paris. Sa dernière série Sud Soudan est présentée cet été aux Rencontres de la Photographie d’Arles.
Des monographies lui ont été consacrées par les Presses du Réel (2002 puis 2011) et les éditions JRP/Ringier (2011).


Bruno Serralongue
Histoire des avant-dernières luttes


In the midst of three exhibitions from September 14th to October 21st, 2012
Opening on September 14th from 6pm to 9 pm


Bruno Serralongue, Exhibition views, Histoire des avant-dernières luttes, Air de Paris, Paris, 2012
© photo Marc Domage, courtesy Air de Paris, Paris


Bruno Serralongue’s new solo show at Air de Paris presents a selection of photographs from his recent series: South Sudan 2011, on the official commemoration of the country’s independence; Kosovo 2009, still in preparation, on the construction of a new country in Europe; and Florange 2012, the working title for a series on the industrial dispute at Arcelor Mittal in France.
Serralongue subverts both the procedures of conceptual photography – revealing the complexity of the real more than exhausting its forms – and a certain dematerialisation at work in contemporary art. Triggering a reversal of the usual state of affairs, he renders visible things which otherwise would be no more than media prompts. Despite the overt construction of his images, however, his intention is neither simply formal or even visible. His way of seeing focuses very much on the veritable historical nature of the events he covers, on the contingency of events which are not self-contained but rather, as he puts it, "endless constructions of possible conflicts via the resolution of the preceding ones."
Here he borrows and tweaks the title of Siegfried Kracauer’s unfinished historical writings, History: The Last Things Before The Last, in images that reveal the full complexity of things and their history: things that are paradoxically intangible in that they reference the endlessly postponed end of history.

Bruno Serralongue was born in Châtellerault in 1968. He lives and works in Paris, and since 2004 has been teaching at the Geneva University of Art and Design. Since completing his studies at the National School of Photography in Arles and Villa Arson in Nice in the 1990s, he has produced a uniquely important body of work that has been exhibited in France and abroad, most recently at the San Francisco Art Institute. He has also had retrospectives at WIELS in Brussels, the Jeu de Paume in Paris, and La Verreina Image Centre in Barcelona. His work is part of many private and public collections, including the Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Tate Modern in London, the Fotomuseum in Winterthur, the Centre Pompidou and the Cité Nationale de l’Histoire de l’Immigration, Paris. His latest series South Sudan is on show at this year’s Rencontres de la Photographie in Arles. Monographs on his work have been published by Presses du Réel (2002 and 2011) JRP/Ringier (2011).